Les politiques se lancent dans le soutien scolaire

Faut-il s'inquiéter de l'arrivée de l'UMP sur le marché du soutien scolaire ?

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Dans le cadre de la « révolution civique » lancée par Jean-François Copé, l'UMP souhaite proposer un service de soutien scolaire à destination des enfants issus de familles en difficulté. Quel sera l'impact d'une telle politique sur l'activité des franchises de soutien scolaire ?

Un mouvement bénévole et volontaire

La « révolution civique », c'est ainsi que l'UMP nomme l'appel lancé aux volontaires de France et de Navarre. Un vaste programme a été lancé au mois d'avril, avec l'aide des fédérations locales qui seront chargées de coordonner l'ensemble. Dans le cadre du soutien scolaire, il s'agit de demander à des bénévoles de fournir des cours particuliers aux enfants des familles qui en émettent le souhait. Prise en exemple, la fédération UMP de Haute-Garonne déclarait le 3 mai dernier avoir déjà 15 volontaires.

Cette initiative, qui s'inscrit dans le cadre de toute une série de mesures expérimentales, devrait démarrer le 25 mai pour une mise à l'essai avant les grandes vacances. Si elle fait ses preuves, elle sera mise en place à la rentrée scolaire. Les cours seront donnés dans des locaux du parti. Plus de 1000 bénévoles et 32 fédérations UMP sont déjà dans les starting blocks : assistance au retour à l'emploi, coaching, accompagnement des personnes âgées isolées, aide aux démarches administratives, etc. sont au programme.

Les critiques de la gauche

Au parti socialiste comme dans l'Éducation Nationale, on ne voit pas cette « révolution » d'un bon œil. On compare l'opération à une tentative de se substituer à l'État, ou de chercher à manipuler les populations auxquelles elle vient en aide. D'autres au sein du PS s'étonnent qu'après deux quinquennats où l'éducation n'était pas prioritaire, l'UMP se soucie soudain de nos têtes blondes. Enfin, le député Yannick Trigance, conseiller régional et secrétaire national adjoint à l’éducation au PS, a dit à France 24 : « Ça fait bien longtemps que l’UMP ne croit plus en l’Éducation nationale. Monter un tel projet démontre à la fois la totale ignorance de l’UMP concernant les structures d’aides scolaires déjà existantes de l’Éducation nationale. Cela est par ailleurs dangereux pour la laïcité de notre pays. C’est, enfin, nier la liberté de conscience des élèves et mépriser, dans le même temps, les partenaires sociaux qui travaillent déjà depuis de longues années dans ce domaine. »

Et les franchises de soutien scolaire dans tout ça ?

Du côté des professionnels, on ne devrait pas s'inquiéter. Si cette opération dépasse l'effet d'annonce et s'inscrit effectivement dans le paysage social, le soutien scolaire offert par l'UMP ne touchera que les plus démunis. À moins que la sélection ne soit particulièrement mal effectuée, la clientèle des enseignes de soutien et de coaching scolaire ne devrait pas être affectée.

En outre, les services offerts par les franchises de soutien scolaire seront toujours plus complets et performants. On aurait du mal à imaginer que dans le cadre d'une opération de solidarité, un parti politique recrute ses professeurs et ses coachs avec le même sérieux qu'une entreprise dont c'est le cœur de métier depuis des années.


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