Comment les réseaux du soutien scolaire vont-ils s'adapter ?
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Au jour d'aujourd'hui, 22 % des élèves sont passés par la réforme des rythmes scolaires, d’après l'Éducation Nationale. S'il est un peu tôt pour se faire une idée de l'impact de ces changements sur la prochaine génération, on peut recueillir les expériences des professionnels. Quel impact pour les franchisés du secteur du soutien scolaire ?
Des chiffres et des avis mitigés
La Caisse nationale d'allocations familiales et l'Association des maires de France a récemment publié les résultats d'une enquête qui met en valeur des chiffres mi-figue, mi-raisin. Si la rentrée a été difficile pour beaucoup d'enseignants et d'employés des collectivités, les parents se déclarent plutôt satisfaits. Dans les communes qui ont réussi à organiser des temps d'activité périscolaires, les élèves ont pu faire du sport, apprendre, se lancer dans le théâtre. À Billère, dans les Pyrénées Atlantiques, on s'enorgueillit de compter 85 % d'enfants ayant accès à une activité extrascolaire. Un pas de géant comparé à la moyenne nationale avant la réforme (seulement 20 %).
Certains parents qui s'étaient mobilisés l'année dernière pour dénoncer la réforme qu'ils accusaient d'organiser des activités de garderie, ont désormais changé leur fusil d'épaule. En ce qui concerne la nouvelle semaine de quatre jours et demi, les parents ont constaté que leurs têtes blondes n'ont pas mis beaucoup de temps à s'adapter aux nouveaux rythmes. Même s'il faut désormais se lever le mercredi matin ! Après une période d'adaptation, certains enseignants se disent ravis de disposer d'une matinée supplémentaire pour travailler. L'attention est bien meilleure le matin, et la fatigue du jeudi tend à disparaître avec l'habitude.
Le succès des Nap gratuites
Les Nap (nouvelles activités périscolaires) ont fonctionné dans 92 % des 4 000 communes concernées par la réforme. Deux tiers d'entre-elles ont organisé ces activités sur quatre jours, mais la moitié des communes pensait modifier cette organisation pour répartir les nouvelles activités sur un ou deux jours.
On a constaté que les activités plébiscitées étaient celles qui ne coûtaient rien aux parents. 80 % des communes ayant reçu des inscriptions en masse proposaient des Nap gratuites. Dans le cas d'activités payantes, ce taux tombait à 35 %. Pour un élève, une activité coûte en moyenne 207 euros chaque année. L' État prend en charge 50 euros sur cette somme, ou 90 euros dans le cas d'une commune en ZUR ou ZRR. La Cnaf peut également participer à hauteur de 54 euros, sous conditions. En moyenne, les maires ont dépensé 180 euros par élève.
La mise en place des Nap restent parmi les problèmes pointés le plus souvent par les municipalités, qui anticipaient des difficultés de financement et de disponibilité de locaux dès 2013. Le recrutement est également un problème, et on note un recours important au bénévolat. Celui-ci a atteint 50 % dans les communes appliquant la réforme. Pour les franchiseurs du soutien scolaire, peut-être serait-il intéressant de se diversifier dans les activités périscolaires pour répondre à ce besoin des municipalités ?